Résumé :
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Souvent relégué du côté du grotesque, de la farce et du libertinage, voire d'une sorte de dérèglement de l'imagination, la caricature a longtemps été minorée, tout en étant suspectée d'être dangereuse pour les mœurs et de procéder à une désacralisation des personnages ou des institutions qu'elle vise. Or son influence réelle ou supposée est indissociable d'une de ses spécificités, à savoir l'importance de sa diffusion, largement favorisée par les techniques de gravure mises au point à la Renaissance, puis, à compter du XIXe siècle, par de nouveaux moyens de reproduction qui ont favorisé la démocratisation des images. Dès lors, elle a été enrichie par d'autres procédés, avec une médiatisation, sans cesse accrue comportant les risques que l'on sait. En privilégiant les élans du corps et les passions incontrôlées, en montrant des accointances avec le négligé du graffiti et l'inconséquence du dessin d'enfant, la caricature a semblé, dès ses origines, déroger aux règles du grand art et du bon goût, mais aussi aux normes morales, sociales et utilitaires. Parce qu'elle remet en cause les principes de la représentation traditionnelle, elle a intéressé les artistes parmi les plus novateurs. Elle a aussi été le creuset de la bande dessinée et du dessin animé, deux formes emblématiques de la culture visuelle populaire.
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